La rentrée scolaire 2024 a mis en lumière une problématique majeure du système éducatif français : le manque de professeurs. Cette situation affecte désormais plus de la moitié des établissements secondaires et soulève des questions sur la qualité de l'enseignement dispensé aux élèves. Face à ce phénomène qui s'amplifie d'année en année, un état des lieux précis s'impose pour comprendre l'ampleur du problème.
La réalité chiffrée du déficit d'enseignants en France
Les statistiques de la rentrée 2024 révèlent l'étendue du manque de professeurs dans les écoles françaises. Selon les données disponibles, 56% des collèges et lycées français souffrent de l'absence d'au moins un enseignant. Cette situation varie considérablement selon les régions, avec des taux atteignant 72% dans certaines académies comme Versailles, Lyon et Créteil. À l'opposé, l'académie d'Amiens semble moins affectée avec 21% des établissements concernés. Au total, plus de 3 000 enseignants manquaient à l'appel lors de cette rentrée, et près de 12% des postes aux concours 2024 n'ont pas été pourvus, soit 3 185 postes vacants sur 27 589 ouverts.
Les disciplines et zones géographiques les plus touchées
La pénurie d'enseignants ne frappe pas uniformément toutes les disciplines. Les matières les plus affectées sont le français, les mathématiques, les langues vivantes (anglais, espagnol, allemand), la technologie et l'économie-gestion. Au niveau géographique, les académies de Créteil (670 postes non pourvus), Versailles (692 postes) et la Guyane (174 postes) sont particulièrement en difficulté. Cette répartition inégale accentue les disparités territoriales dans l'accès à l'éducation. Par ailleurs, le manque ne se limite pas aux enseignants : 17% des établissements secondaires signalent l'absence d'au moins un AESH (Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap), compromettant ainsi l'inclusion scolaire.
L'évolution du nombre de postes non pourvus ces dernières années
L'analyse des données sur plusieurs années montre une aggravation progressive de la situation. Plus de 17 000 postes vacants se sont accumulés sur les huit dernières années. Si les résultats du CAPES 2024 montrent une légère amélioration avec 86,4% des postes pourvus (contre 82,4% en 2023), certaines disciplines comme les mathématiques (79,9% des postes pourvus) et les lettres classiques (63,3%) restent en tension. On note également une dégradation au niveau du CAPET (lycées technologiques) où seulement 77% des postes ont été pourvus en 2024, contre 86% l'année précédente. Le taux de couverture des absences longues s'est aussi détérioré, passant de plus de 97% jusqu'en 2017 à 94% en 2022. Face à ces vacances, l'Éducation nationale recourt de plus en plus aux contractuels, qui représentent désormais près de 49 000 personnes, soit 7% des effectifs totaux.
Les conséquences du manque de professeurs sur la qualité de l'enseignement
La rentrée scolaire 2024-2025 révèle une situation préoccupante dans le système éducatif français. Les chiffres sont éloquents : 56% des collèges et lycées manquent d'au moins un professeur, avec des disparités notables entre les académies. Versailles, Lyon et Créteil affichent des taux atteignant jusqu'à 72%, tandis que l'académie d'Amiens semble moins affectée avec 21% des établissements concernés. Cette pénurie massive, qui touche particulièrement les matières fondamentales comme le français, les mathématiques et les langues vivantes, a des répercussions directes sur l'expérience éducative des élèves et la vie des établissements.
L'impact sur les apprentissages des élèves
Le manque d'enseignants génère des discontinuités dans les parcours d'apprentissage. Les élèves se retrouvent face à des heures de cours non assurées, créant des lacunes dans l'acquisition des connaissances. Cette situation est d'autant plus alarmante que les matières les plus touchées – français, mathématiques, langues vivantes, technologie et économie-gestion – sont des disciplines structurantes du parcours scolaire. Le décrochage scolaire s'accentue dans ce contexte, certains élèves perdant leurs repères pédagogiques face à l'instabilité des équipes enseignantes.
Les données sont parlantes : près de 12% des postes aux concours 2024 n'ont pas été pourvus, laissant 3 185 postes vacants sur 27 589 ouverts. Plus préoccupant encore, on dénombre plus de 17 000 postes vacants cumulés sur les huit dernières années. Les académies de Créteil (670 postes non pourvus), Versailles (692 postes) et la Guyane (174 postes) sont particulièrement affectées. Cette situation se traduit par une baisse du taux de couverture des absences longues, passé de plus de 97% jusqu'en 2017 à 94% en 2022.
Les arrangements provisoires mis en place par les établissements
Face à cette pénurie, les établissements scolaires mettent en œuvre des solutions temporaires. La réorganisation des emplois du temps devient une pratique courante, tout comme l'augmentation de la taille des classes. Les enseignants présents subissent une surcharge de travail pour compenser l'absence de leurs collègues. Selon une étude menée sur 2 200 établissements, seuls 10% des collèges et lycées disposent de l'intégralité de leur personnel nommé et remplacé, et seulement un établissement sur trois parvient à remplacer tous les professeurs absents.
Le recours aux contractuels s'intensifie, avec près de 49 000 enseignants non titulaires représentant 7% des effectifs. Mais cette solution montre ses limites : il faut désormais en moyenne un mois pour pourvoir un poste vacant par un contractuel. Les établissements explorent également l'utilisation d'outils numériques pour pallier le manque de personnel, bien que ces alternatives ne puissent remplacer l'interaction pédagogique directe. La situation est aggravée par le manque d'Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap (AESH), qui affecte 17% des collèges et lycées, compromettant l'inclusion scolaire de nombreux élèves.
Les causes profondes de la désaffection pour le métier d'enseignant
La rentrée scolaire 2024-2025 a mis en lumière une réalité alarmante : 56% des collèges et lycées français manquent d'au moins un professeur. Cette situation varie selon les régions, avec des académies particulièrement touchées comme Versailles, Lyon et Créteil où ce taux atteint 72%, tandis que l'académie d'Amiens semble moins affectée avec 21% des établissements concernés. Face à cette pénurie d'enseignants, il convient d'analyser les facteurs qui ont conduit à cette désaffection pour le métier d'enseignant.
La question salariale et la reconnaissance sociale
Le manque d'attractivité du métier d'enseignant trouve une part de son explication dans la faible valorisation salariale. Les chiffres sont révélateurs : alors que certains pays européens ont augmenté les salaires des nouveaux professeurs de 15 à 30%, la France n'a consenti qu'à une hausse de 1 à 3%. Cette disparité contribue fortement à la difficulté de recrutement.
La reconnaissance sociale du métier s'avère tout aussi problématique. Selon les données disponibles, seulement 6% des professeurs français estiment que leur profession est valorisée par la société, contre 17,7% en moyenne en Europe. Cette perception négative se traduit concrètement par une baisse des candidatures aux concours de recrutement : près de 12% des postes aux concours 2024 n'ont pas été pourvus, ce qui représente 3 185 postes vacants sur 27 589 ouverts. Sur les huit dernières années, le cumul atteint plus de 17 000 postes non pourvus, témoignant d'une crise structurelle profonde.
Les conditions de travail et la charge administrative
Les conditions d'exercice du métier constituent un autre facteur majeur de désaffection. Les enseignants français font face à un volume horaire de travail conséquent, atteignant 900 heures annuelles pour les professeurs des écoles. À cela s'ajoute la réalité des classes surchargées, avec en moyenne 22 élèves en élémentaire et 26 dans le secondaire.
La situation s'aggrave avec les difficultés de remplacement des enseignants absents. Une étude menée auprès de 2 200 établissements révèle que seul un établissement sur trois parvient à remplacer l'intégralité des professeurs absents. Le taux de couverture des absences longues était de 94% en 2022, alors qu'il dépassait 97% jusqu'en 2017, illustrant une dégradation progressive du système.
Face à ces carences, l'Éducation nationale recourt massivement aux contractuels, qui représentent désormais près de 49 000 personnes, soit 7% des effectifs enseignants. Mais même ce vivier se tarit : il faut aujourd'hui en moyenne un mois pour pourvoir un poste vacant avec un contractuel.
Les matières les plus touchées par cette pénurie sont le français, les mathématiques, les langues vivantes (anglais, espagnol, allemand), la technologie et l'économie-gestion. Cette situation a des répercussions directes sur la qualité de l'enseignement : heures de cours non assurées, décrochage scolaire, difficultés d'apprentissage, réorganisation constante des emplois du temps et surcharge de travail pour les enseignants en poste.